Un chien qui tousse couve presque toujours quelque chose, et une consultation vétérinaire est généralement indispensable.
En effet, un chien en bonne santé ne devrait jamais présenter de quelconques troubles respiratoires, et la moindre toux, qu’elle soit bénigne ou sévère, devrait toujours attirer votre attention.
Maladies infectieuses, lésions pulmonaires, cancers, allergies… De nombreuses pathologies peuvent se dissimuler derrière une toux inexpliquée chez le chien, quand bien même l’animal paraîtrait, par ailleurs, en parfaite santé.
Aujourd’hui, je vous propose donc de nous pencher de plus près sur la toux du chien, ses causes principales et la meilleure façon de réagir lorsque votre toutou se met à tousser.
La toux du chien, c’est quoi ?
La toux du chien est un réflexe défensif prenant la forme d’un mouvement respiratoire viscéral brutal. En toussant, le chien cherche à évacuer un agent irritant de ses voies respiratoires, ce qui lui permet de défendre son organisme contre d’éventuels pathogènes.
On parle de mouvement viscéral lorsque celui-ci n’est pas consciemment contrôlé par le cerveau. Aussi, un chien ne décide pas de tousser, mais « subit » la toux.
On peut comparer ce mécanisme de défense à l’éternuement, un réflexe très similaire. Toutefois, alors que l’éternuement concerne les voies respiratoires hautes, notamment les cavités nasales, la toux survient lorsque les voies plus profondes sont irritées (trachée, bronches, poumons).
Il est important de noter que la toux du chien n’est pas un réflexe survenant exclusivement en cas de maladie.
Elle peut à la fois permettre d’évacuer des sécrétions des muqueuses respiratoires contenant des pathogènes (virus, bactéries, etc.), mais également chercher à expulser un corps étranger en cas de suffocation ou à excréter des agents irritants (pollen, poussière, etc.).
Il existe différents types de toux chez le chien, et on distingue surtout la toux grasse, chargée en sécrétions, de la toux sèche.
La toux grasse est généralement précédée d’une production accrue de mucus, substance tapissant les muqueuses épithéliales des voies respiratoires.
Cette surproduction de mucus permet d’emprisonner les pathogènes (bactéries ou virus), afin de les excréter plus facilement en les faisant remonter le long des voies respiratoires par le biais de la toux, jusqu’à les expulser de l’organisme par la bouche et/ou le nez.
La toux sèche, quant à elle, ne s’accompagne pas d’une production accrue de mucus et survient généralement en cas d’irritation ou d’inflammation des voies respiratoires.
Différents phénomènes peuvent être à l’origine de ces irritations, qu’il s’agisse de pathogènes, de particules (pollen, poussière, etc.), de corps étrangers, ou même d’une hypersensibilité des voies respiratoires à des stimuli « normaux ».
Causes de la toux chez le chien
La toux du chien n’est pas une maladie, mais un symptôme. Ses causes sont extrêmement variées, allant des maladies respiratoires infectieuses aux allergies, en passant par les fausses routes, les malformations congénitales du tractus respiratoire, l’asthme et les parasitoses.
Toux du chien et maladies respiratoires infectieuses
La plupart des maladies infectieuses respiratoires du chien provoquent, entre autres symptômes, de la toux. Parmi les maladies respiratoires virales les plus fréquemment rencontrées chez nos compagnons à quatre pattes, on peut citer la toux du chenil (parainfluenza) et la grippe canine (influenza).
Dans les deux cas, les virus en cause se répliquent dans les cellules épithéliales du tractus respiratoire, ce qui provoque une destruction plus ou moins sévère des muqueuses tapissant les voies respiratoires.
Très exposées, les voies respiratoires sont alors aisément irritées, ce qui induit une toux sèche. En conséquence de cette exposition accrue, on voit fréquemment se développer une surinfection bactérienne.
Face à ces surinfections, l’organisme du chien va naturellement produire davantage de mucus pour évacuer les pathogènes, ce qui se traduit par une toux grasse.
Il convient de noter que les surinfections bactériennes à l’origine de toux grasses sont responsables de la plupart des symptômes provoqués par les infections respiratoires virales.
En effet, l’action des virus grippaux et assimilés se limite généralement à compromettre la barrière épithéliale des zones atteintes, ce qui ne provoque pas de troubles dramatiques, mais laisse la porte ouverte aux infections bactériennes.
Ce sont ensuite les bactéries qui engendrent les complications responsables de la plupart des signes respiratoires cliniques du chien, provoquant, par exemple, des pneumonies sévères, parfois létales.
Aussi, dans bon nombre de maladies respiratoires infectieuses, la toux grasse est considérée comme une complication de la toux sèche. (1)
Toux du chien et collapsus trachéal
Le collapsus trachéal est une affection que l’on retrouve fréquemment chez le chien, et notamment chez les toutous de petite race.
Cette pathologie correspond à un affaissement des anneaux cartilagineux de la trachée, voie principale du tractus respiratoire située dans la gorge de l’animal.
Celle-ci va alors avoir tendance à s’obstruer, totalement ou en partie, ce qui donne au chien la sensation de s’étouffer.
Il s’agit d’une maladie dégénérative et multifactorielle, généralement causée par l’association entre une malformation congénitale des anneaux de la trachée qui se détériorent anormalement avec l’âge et des facteurs environnementaux (obésité, collier, etc.).
Toux du chien et parasitoses
Même si cela n’est pas très ragoûtant, il est important de savoir que les voies respiratoires du chien peuvent être le siège de parasites, et notamment de toute une variété de vers.
On peut regrouper cette joyeuse tribu de parasites sous le terme de vers cardiorespiratoires du chien. Ces derniers, selon leur espèce, peuvent choisir de se loger dans le cœur, les bronches ou les poumons de l’animal.
L’Angiostrongylus Vasorum est celui qu’on appelle communément le ver du cœur, ou ver du cœur français, si l’on veut jouer les patriotes.
Il s’installe habituellement dans l’artère pulmonaire ou le ventricule droit du coeur, où il pond ses œufs, desquels sortent ensuite des larves qui migrent immédiatement pour aller coloniser les poumons.
Lorsque le chien tousse, ce qui ne manque pas d’arriver, les larves sont évacuées vers sa gueule. Elles sortent alors soit directement par la gueule pour rejoindre l’environnement du chien et y attendre un nouvel hôte, soit par les selles, après avoir été ravalées et avoir effectué un petit détour à travers le tractus digestif.
Attention, ces petits parasites peuvent causer de gros dégâts dans les poumons du chien. Les larves pulmonaires sont à l’origine de lésions parfois hémorragiques, risquant d’évoluer en granulomes ou en fibrose.
Le Dirofilaria, ver à l’origine de la Dirofilariose, est un filaire qui peut atteindre jusqu’à 30 cm de long. Malgré sa taille impressionnante, ce ver est généralement bien supporté par son hôte.
Transmis par une piqûre de moustique (le phlébotome), le Dirofilaria s’installe paisiblement dans le cœur ou les poumons du chien, et y vit sa petite vie de parasite sans faire de tapage. Habituellement, ni le chien ni son maître ne s’aperçoivent de sa présence.
Toutefois, en cas d’infestation sévère, le chien peut se mettre à tousser, à présenter des difficultés respiratoires et peut subir un brutal état de choc pouvant entrainer sa mort.
Terminons avec le Capillaria Aerophila, un petit ver capillaire qui colonise préférentiellement les sinus, la trachée et les bronches.
Une fois bien installé, le parasite adulte pond des œufs dont les larves vont ensuite migrer vers les poumons dans le but d’être expulsées de l’organisme du chien par la toux, comme l’Angiostrongylus vasorum.
Toux du chien et néoplasies
Le terme de néoplasie regroupe toutes les excroissances anormales pouvant se former à la suite de divers phénomènes. Parmi elles, les tumeurs cancéreuses, mais aussi les kystes, les polypes et toute sorte de masses bénignes.
Un cancer du poumon ou des nodules éosinophiliques peuvent provoquer des inflammations locales se manifestant par une toux, souvent sèche – mais pas systématiquement.
Une toux grasse survient généralement lorsque les néoplasies sont irritées et se compliquent en surinfections bactériennes. (2)
Toux du chien et asthme ou allergies
Les allergies respiratoires du chien sont rares, mais l’asthme, quant à lui, est relativement commun. Cette affection consiste en un rétrécissement des bronches engendrant des difficultés respiratoires et occasionnant fréquemment une toux sèche.
Tout agent irritant, qu’il s’agisse de pollen, de poussière, de fumée de cigarette, d’encens ou de parfum, peut également enflammer, parfois durablement, le tractus respiratoire du chien, sans qu’on ne parle pour autant d’allergies.
Aussi, si votre chien tousse fréquemment sans que le vétérinaire ne parvienne à définir la cause de ses maux, il est essentiel de purifier son environnement afin d’écarter l’implication d’une substance irritante.
Toux du chien et maladies cardiaques
Bien que cela puisse surprendre, la toux du chien est parfois révélatrice de pathologies cardiaques. Une des cardiopathies le plus fréquemment rencontrées chez le chien est la cardiomyopathie dilatée.
Les causes exactes de la cardiomyopathie dilatée du chien ne sont pas tout à fait élucidées, mais il semblerait qu’il existe un facteur héréditaire prédisposant.
On suppose que la maladie se développerait chez le chien prédisposé sous l’action de facteurs environnementaux déclenchants, tels qu’une infection bactérienne ou virale.
Les troubles cardiaques du chien se manifestent généralement par une toux sèche et rauque, parfois en quinte, souvent accompagnée d’une intolérance à l’effort.
Traitement et pronostic du chien qui tousse
Le traitement de la toux du chien dépend entièrement de sa cause, une parasitose ne pouvant être soignée de la même manière qu’une maladie infectieuse ou qu’une crise d’asthme.
En cas de maladie infectieuse d’origine virale, les symptômes du chien sont généralement traités en première intention, les antiviraux ayant actuellement une efficacité très discutée.
Le traitement vise donc à soutenir l’organisme du chien pour éviter qu’il ne s’affaiblisse, à stimuler son système immunitaire, à soulager ses douleurs, à contrôler ses symptômes invalidants et à éviter les complications.
Une couverture antibiotique peut être mise en œuvre pour éviter ou traiter les surinfections bactériennes.
Le pronostic d’un chien atteint d’une maladie respiratoire infectieuse est généralement bon lorsqu’il est correctement soigné par un vétérinaire.
Le collapsus trachéal, quant à lui, peut être opéré chirurgicalement, ce qui permet généralement au chien de retrouver une vie normale.
Lorsqu’une opération est possible, c’est-à-dire lorsque le chien n’est pas trop âgé et ne présente pas de facteurs de comorbidité élevés, son pronostic est bon.
Le pronostic et le traitement d’une parasitose sont plus délicats. La Dirofilariose, lorsqu’elle se déclare, est malheureusement souvent incurable, voire mortelle, pour le chien.
Les maladies cardiaques, telles que la cardiomyopathie dilatée, présentent également un pronostic sombre, car il n’existe pas, pour l’heure, de traitement curatif.
Questions fréquemment posées par les maîtres sur le chien qui tousse
Il existe de nombreuses causes de toux chez le chien, et votre toutou pourrait très bien être atteint d’un simple rhume, comme d’une pathologie cardiaque ou d’un cancer des poumons.
Il est important de ne pas laisser la situation traîner et de conduire rapidement votre animal chez un vétérinaire pour poser un diagnostic définitif et lui offrir une prise en charge adaptée à sa situation.
La grippe n’est pas l’unique maladie susceptible de provoquer une toux chez le chien, mais elle est en effet souvent accompagnée de ce symptôme.
Seul un vétérinaire pourra déterminer si votre chien souffre de la grippe, de la toux du chenil, d’un rhume, d’une allergie ou d’une maladie plus grave.
Oui, comme vous l’avez sans doute déjà entendu dire, certaines infestations parasitaires peuvent provoquer une toux chez le chien.
Dans ce cas, il ne s’agit pas de vers intestinaux, les plus fréquemment rencontrés chez le chien, mais de vers cardiorespiratoires qui se logent, comme leur nom l’indique, dans le cœur ou les voies respiratoires de l’animal.
De nombreux phénomènes peuvent provoquer une toux chez le chien, et le degré de gravité n’est pas le même si votre chien a un cancer des poumons ou s’il souffre d’un simple rhume.
Pour déterminer la gravité de la situation, il est indispensable de vous rendre chez un vétérinaire. Rappelez-vous qu’un traitement précoce offrira toujours le meilleur pronostic à votre compagnon à quatre pattes, et qu’il est toujours essentiel de ne pas tarder avant de le faire soigner, même face à des symptômes bénins.
Voir son chien tousser n’est jamais normal, et cela peut donc, à raison, grandement inquiéter les maîtres. De fait, si la toux du chien est généralement le symptôme d’une maladie respiratoire infectieuse, elle peut aussi dissimuler des pathologies plus graves, telles que des troubles cardiaques, parasitoses ou néoplasies.
Pour ne pas faire prendre de risques à votre meilleur ami à fourrure, la meilleure chose à faire est de le conduire chez un vétérinaire lorsque vous détectez la moindre anomalie.
Il vous reste des questions sur le chien qui tousse ? Ou vous avez une expérience à partager sur le sujet ? Exprimez-vous dans les commentaires !